«C'est une bonne avancée», se réjouit le député LREM Raphaël Gérard. L'assemblée a voté mercredi soir un amendement visant à intégrer la question des couples de même sexe dans la proposition de loi contre les violences conjugales, elle-même adoptée à l'unanimité quelques minutes plus tard.
«La théorisation des violences conjugales comme étant uniquement des violences réalisées par des hommes sur des femmes a malheureusement pour effet de museler la parole de ces autres victimes», a lancé la députée LREM Laurence Vanceunebrock-Mialon mercredi soir dans l'hémicycle.
Une fois le texte promulgué, le gouvernement aura six mois pour rendre un rapport visant à «documenter la réalité des violences conjugales dans les couples de même sexe». Il devra s'accompagner «d'éléments chiffrés quant au nombre de personnes concernées chaque année et les moyens permettant de mieux documenter ces phénomènes».
La rapporteure Bérangère Couillard et la garde des Sceaux, Nicole Belloubet, avaient donné un avis défavorable en séance, sans fournir d'explications. «Ce silence est coupable, assène l'élu Raphaël Gérard. C'est un peu une tartufferie de se dire "non non, ça n'existe pas".»
Le député espère que cet amendement, s'il n'est pas retoqué au Sénat, permettra de «dégager des solutions pour remédier» à ce phénomène. Deux autres amendements du parlementaire à ce sujet ont été rejetés avant leur débat à l'Assemblée. Ils prévoyaient une meilleure formation des acteurs concernés et la création d'un dispositif d'accompagnement des victimes LGBT. Des rejets que Raphaël Gérard ne s'explique pas. Et de souffler : «J'espère que ça n'est pas une décision politique.»