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Violences conjugales

Hélène, en couple avec un gendarme : «Il disait : "Va porter plainte, ça reviendra sur mon bureau"»

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Les violences conjugales commises par des membres de la police ou de la gendarmerie sont particulièrement difficiles à dénoncer par les victimes. L'une d'elles en témoigne.
Manifestation «Nous toutes» contre les violences faites aux femmes, à Paris, le 23 novembre. (Photo Édouard Caupeil pour Libération)
publié le 1er février 2020 à 12h33

Au départ, elle se souvient l'avoir perçu comme le «prince charmant». Evoque un homme «rassurant», qui «en imposait», notamment par son uniforme. Dans le café de l'ouest de la France où on la rencontre sept ans plus tard, Elisa (1), aujourd'hui âgée de 44 ans, tente toujours de se reconstruire après les violences dont elle a été victime et pour lesquelles son ex-conjoint, major de gendarmerie désormais retraité, a été condamné en novembre 2018 par le tribunal de grande instance de Caen à douze mois de prison avec sursis, ainsi qu'à cinq ans de privation de droits civiques et familiaux.

Nous sommes en 2012 quand Elisa rencontre Arnaud dans le cadre de son travail, dans la Vienne. A l'époque, cette mère de deux enfants sort d'une relation compliquée, qui la laisse «fragilisée». Lui est en pleine procédure de divorce. Une relation «très intense» se noue rapidement. «Les trois premières années, on a vécu des moments merveilleux, malgré des épisodes de crise : il lui arrivait de péter les plombs pour des petites choses, de partir comme un fou en claquant la porte. Une fois, il m'a insultée et attrapée par le cou. Et puis il reven