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Municipales

Philippe Goujon : le colonel en prend pour son grade

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Figure LR macron-compatible, le maire sortant du XVe arrondissement de Paris se lance dans la bataille pour un troisième mandat. Mais en raison de ses déclarations hostiles à Rachida Dati, son parti a investi une liste contre lui.
Philippe Goujon à Paris, le 28 janvier. (Photo Olivier Roller)
publié le 3 février 2020 à 19h01

A sa première visite, bien sûr, il lui a fallu un peu d'imagination. Etait-ce en 2009 ? Au 238, rue de Vaugirard à Paris, rien n'évoque alors le futur siège d'un grand parti : la façade sans charme cache un ancien garage, dont une longue rampe dessert les dix niveaux. Mais les lieux cherchent preneur, et l'UMP de nouveaux locaux. «Alors, raconte Philippe Goujon, je me dis : "Je vais appeler Xavier Bertrand, qui est secrétaire général et qui veut quelque chose entre l'Assemblée nationale et Montparnasse." Je lui dis : "J'ai un truc qui se libère, et puis le XVe, c'est friendly."» Pardi : l'arrondissement vote bien, la mairie est à 400 mètres, et le maire, eh bien, depuis 2008, c'est lui.

Sa dernière visite fut elle aussi de celles qui marquent. Le 15 janvier, entre les murs blancs du siège, Goujon passe un désagréable moment. «Il ne veut même pas prononcer mon nom, s'étrangle Rachida Dati devant la commission d'investiture de LR. C'est parce que je suis arabe, c'est ça ?» L'élu, blême, est sur le point de quitter la salle. Il n'en démord pas : il soutiendra aux municipales le candidat le mieux placé pour battre la sortante socialiste Anne Hidalgo. Tant mieux si c'est Dati ; tant pis s'il s'agit de ses concurrents macronistes, Benjamin Griveaux ou Cédric Villani, qu'il a rencontrés et juge tous deux «compatibles» avec sa vision des choses.

Train ministériel

Dans la pièce, «tout le monde ment sauf lui», estime un ami : «