«Requiem pour Enrico Macias», plastronne Me Olivier Baratelli, avocat d'une ribambelle de banquiers islandais que le chanteur poursuivait pour escroquerie. Vendredi, la cour d'appel de Paris a confirmé la relaxe de la Landsbanki et de ses dirigeants, laissant leurs clients sur le flanc. Car outre l'interprète de la Part du pauvre, Gaston Ghrenassia dans le civil, plaignant initial et chef de file, plus d'une centaine d'épargnants français s'étaient constitués partie civile dans la foulée, pour un énième procès de masse.
Une «opération blanche»
Il est question d'un montage financier baptisé «Residential Property Equity Lease», destiné à des clients ayant peu de revenus mais un confortable patrimoine immobilier. Typiquement le profil de retraités sur la Côte d'Azur, bénéficiaires de pensions pas forcément colossales mais propriétaires de villas à prix d'or. Pour mieux monétiser leur bien sans avoir à le quitter, le deal est le suivant :
1) la banque leur prête la valeur de leur villa, contre hypothèque ;
2) un quart de la somme leur est versé directement, pour leurs menues dépenses ou travaux de rénovation ;
3) les trois quarts restants sont placés dans des fonds d'investissement, dont le rendement est censé contrebalancer les intérêts d'emprunts ;
4) au bout de vingt ans, les compteurs sont remis plus ou moins à zéro, l'emprunteur est dégagé de l'hypothèque sur sa villa. De l'art de rentabiliser une villa sans la vendre, du moins sur le papier.