Son itinéraire européen a été perturbé, mais le Bahri Yanbu a bien fait escale en France. Ce navire, appartenant à la compagnie nationale saoudienne Bahri, est suspecté de transporter des armes qui pourraient être utilisées au Yémen, où la guerre a déjà tué plus de 12 000 civils. A Anvers, des militants contre le commerce des armes ont obtenu que le navire renonce à son chargement belge. A cette occasion, le PDG de l’entreprise DKT, partenaire en Europe de Bahri, a déclaré à une télé locale que le navire, venu des Etats-Unis et du Canada, contenait des véhicules et du matériel destinés à un usage militaire. Après un passage en Angleterre, le Bahri Yanbu a donc mis le cap sur Cherbourg (Manche). Pour quoi faire ? Les 17 ONG qui ont réclamé à Edouard Philippe la transparence sur la cargaison, et sur ce que le Bahri Yanbu devait charger en France, n’ont pas eu gain de cause. Matignon ne nous a pas non plus répondu, pas plus que la capitainerie de Cherbourg. Mais le bateau a tout de même procédé à son chargement dans la nuit de jeudi à vendredi, selon Amnesty International. Sa route le conduit, au moment où nous écrivons ces lignes, à Bilbao. Le Bahri Yanbu devrait ensuite rallier l’Arabie Saoudite, après des escales en Egypte et à Djibouti.
Un bateau saoudien avec des armes est-il passé par Cherbourg ?
Le «Bahri Yanbu» en rade de Cherbourg jeudi. (Photo Lou Benoist. AFP )
par Fabien Leboucq
publié le 7 février 2020 à 19h11
Dans la même rubrique