Une impression : les rats prolifèrent en France. Une théorie : le phénomène est peut-être simplement plus visible. Photos, vidéos et témoignages se multiplient sans que l'on puisse estimer avec exactitude l'ampleur du problème. Dans l'Obs, Pierre Falgayrac, spécialiste de la question, estimait en mars 2018 qu'il y avait 1,5 à 2 rats par habitants dans certaines zones de Paris. Une portée de ratte, qui accouche plusieurs fois par an, peut compter jusqu'à une quinzaine de petits. Les rongeurs, résistants (car intelligents) et vecteurs de mythes (les grandes maladies, dont la peste), se ramènent là où ils trouvent à manger. A Athis-Mons (Essonne), un bailleur, non concerné par la situation que nous avons décrite, précise que la dératisation ne garantit pas l'éradication des rats : «Elle les ramène à un nombre raisonnable. […] On ne peut y arriver sans les habitants.» La problématique de l'habitat insalubre reste centrale. La présence de rats est le symptôme le plus spectaculaire de la pauvreté. Il écrase la pyramide des nuisances : cafards, humidité, moisissures…
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