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Quartiers populaires : les écolos hors-sol ?

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Même si les habitants des banlieues sont de plus en plus sensibles aux sujets environnementaux, EE-LV ne parvient pas à confirmer au-delà du périphérique les résultats glanés dans le centre des métropoles.
Dans le nouvel écoquartier de L’Ile-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) avec sa façade photovoltaïque, le 29 janvier. (Photo Albert Facelly pour Libération)
publié le 9 février 2020 à 17h06

D'abord un fait incontestable. Une sorte de hype faisant de l'ombre au reste de la gauche : les écolos sont en pleine ascension pour les municipales. Ensuite, derrière les sourires et les rêves, une autre vérité : les écolos ont la cote (seulement) dans les grandes villes. Ils calent au-delà du périphérique et des rocades. Ça tombe mal lorsqu'Europe Ecologie-les Verts (EE-LV) revendique le slogan : «Fin du monde, fin du mois, même combat.»

Un socialiste, spécialiste de la carte électorale, livre son analyse : «Dans beaucoup de grandes villes, les écolos rattrapent, voire dépassent, le PS et les communistes. Mais ce n'est pas encore le cas dans les quartiers populaires, où ils se rangent souvent derrière la gauche traditionnelle. Lorsqu'ils partent seuls, leurs chances sont très minces.» Interrogés sur ce hiatus, le secrétaire national d'hier, David Cormand, et celui d'aujourd'hui, Julien Bayou, ne se dégonflent pas. Ils soulignent l'évolution dans certains quartiers avant de s'attarder sur les difficultés, notamment le manque de militants loin des centres-villes.

Le vent tourne 

Les écolos refusent de se pointer entre les tours comme des superhéros. «On ne peut pas arriver en donneurs de leçons en expliquant aux habitants des quartiers comment on fait de l'écologie et s'installer au pouvoir. Cette manière de faire de la politique, les quartiers ont déjà donné. C'est l'une des causes de l'abstention et de la défiance, explique Cormand. Et les habitants des quarti