Menu
Libération

Vanille, 1 an, retrouvée morte à Angers, sa mère en garde à vue après des aveux

par Libération (avec AFP)
publié le 9 février 2020 à 20h41

Le dispositif «alerte enlèvement» avait été déclenché samedi soir après la disparition de Vanille, 1 an, enlevée par sa mère à Angers. Dimanche, tôt, cette dernière avait été identifiée dans un hôtel de Nantes et placée en garde à vue pour «soustraction de mineur par ascendant», mais l'enfant restait introuvable. Dimanche en fin d'après-midi, elle a été retrouvée morte dans une benne à vêtements, a dit en conférence de presse le procureur de la République d'Angers, Eric Bouillard.

«La maman nous a confirmé avoir donné la mort à son enfant vendredi avant même l'heure à laquelle elle devait la remettre à la référente de l'aide sociale à l'enfance, a précisé le magistrat. Les médecins légistes sont arrivés sur place et ont retrouvé le corps il y a quelques minutes.» La garde à vue se poursuit pour «meurtre sur mineur par ascendant» jusqu'à mardi matin au plus tard. A l'issue de cette garde à vue, elle pourrait être hospitalisée ou placée en détention. Le dispositif «alerte enlèvement» a été levé.

Selon le procureur, Nathalie S., 39 ans, qui souffre de troubles psychiatriques et suit un traitement, a évoqué en garde à vue «un étouffement ou une strangulation», ce qui n'a pas encore été confirmé. «Elle a fourni très peu d'explications à son geste. Après une longue mise en confiance avec les enquêteurs, elle a accepté de leur dire où se trouvait le corps et les a conduits à cet endroit», a-t-il ajouté. «Le moment où la maman a donné la mort à son enfant, elle le situe à vendredi», a précisé Eric Bouillard, selon qui les faits se sont vraisemblablement produits «entre 13 heures et 15 heures».

Nathalie S. était hébergée depuis un an dans le centre maternel d'Angers, un foyer pour femmes enceintes et mères isolées. Sa fillette avait été confiée à l'aide sociale à l'enfance (ASE) et placée dans une famille d'accueil, mais pouvait voir sa mère régulièrement. Celle-ci avait quitté le foyer vendredi à 11 heures et aurait dû ramener sa fille à sa référente de l'aide sociale à l'enfance à 17 h 30. Elle avait déjà par le passé ramené un autre enfant hors des délais impartis, a rappelé le procureur, qui l'a décrite comme une femme «en grande difficulté, sans réseau amical». Selon Guillaume Didier, ancien porte-parole du ministère de la Justice, c'est la «première fois depuis l'installation en 2006 [du dispositif alerte enlèvement] que l'enfant enlevé est retrouvé mort».