«Un vent frais s'est levé : nous voulons peser sur les élections.» Vendredi soir, Jacques Agnellet, membre du collectif citoyen «Fier Aravis», n'y va pas par quatre chemins face à des candidats aux municipales de La Clusaz, station-village du massif des Aravis (Haute-Savoie). Ils ont eux-mêmes sollicité cette rencontre. Car en quelques mois, le collectif est devenu incontournable.
Tout commence l'été dernier quand un nouveau schéma de cohérence territoriale (Scot) est validé par les douze municipalités de l'intercommunalité des vallées de Thônes. Dans cet indigeste document, quelques citoyens avertis découvrent des projets touristiques stupéfiants : deux résidences hôtelières du Club Med de 1 500 lits, une liaison par remontées mécaniques et pistes entre les stations phares des Aravis, le Grand-Bornand et La Clusaz, pour former un vaste domaine skiable connecté par de nouvelles remontées aux villages de Manigod, de Saint-Jean-de-Sixt et à la ville de Thônes… «J'ai été horrifiée par cette vision passéiste, tournée vers le tout-ski et le tourisme international, témoigne Sandra Stavo-Debauge, snowboardeuse et journaliste. Face aux bouleversements climatiques, c'est un pari économique extrêmement risqué, autant qu'une prédation de sites intacts et très prisés des habitants comme des touristes.» A l'ouverture de l'enquête publique sur le Scot, début décembre, les créateurs du collectif Fier Aravis sont prêts : ils ont décrypté le document, rédigé des fic