Dix-sept têtes de liste : neuf femmes, huit hommes. Lundi, les candidats de Paris en commun, la plateforme chargée de propulser Anne Hidalgo vers un nouveau mandat, ont déposé leur candidature en préfecture. Ça fait bien pour la photo, d'autant plus que si la loi impose une alternance hommes-femmes sur chaque liste, rien ne contraint à la parité entre les dix-sept têtes de liste. Mais en y regardant de plus près, on constate que sur les huit hommes candidats, sept se lancent à la conquête de mairies déjà acquises à la gauche. Seul Arnaud Ngatcha, labellisé «société civile», brigue le IXe, dirigé par une maire de droite.
Du côté des femmes, la tâche s'annonce nettement plus ardue. A l'exception d'Alexandra Cordebard et Carine Petit, maires sortantes du Xe et du XIVe, et candidates à leur réélection, les femmes ont été investies dans des arrondissements gérés par la droite et donc plus difficilement gagnables, voire carrément imprenables. Marie-Christine Lemardeley affrontera la sortante Florence Berthout dans le Ve ; Céline Hervieu fera face à Jean-Pierre Lecoq, maire du VIe depuis vingt-cinq ans ; Diana Filippova défiera Rachida Dati dans le VIIe ; Athénaïs Michel est investie contre l'actuelle édile Jeanne d'Hauteserre dans le VIIIe ; Anouch Toranian devra sortir l'inamovible Philippe Goujon dans le XVe ; Béatrice Marre hérite du XVIe, bastion de la droite par excellence ; et enfin, Karen Taieb concourt dans le XVIIe face au sortant Geoffroy Boulard… et à Benjamin Griveaux. Des «arrondissements de conquête», dixit Hidalgo… et des combats le plus souvent perdus d'avance. «Ça montre qu'on n'a pas peur de nous mettre dans des arrondissements difficiles, c'est une preuve de confiance», veut croire Anouch Toranian (XVe) qui copilote «Fortes», un collectif qui promeut «la voix des femmes» au sein de Paris en commun.
Tout cela manque un peu d'ambition pour une candidate qui, maire, a fait de l'égalité entre les femmes et les hommes «un axe central de la politique conduite pour les Parisiennes et les Parisiens». Aujourd'hui, Paris compte onze hommes maires d'arrondissement contre neuf femmes. A gauche : sept hommes et quatre femmes. A droite : quatre hommes et cinq femmes.