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Libération
Récit

Vénerie, une chasse de plus en plus mal en cour

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Cette pratique, traditionnelle et très codifiée, compte de nombreux détracteurs. Si les veneurs affrontaient déjà des militants, le conflit existe désormais avec certains maires, sidérés par des incidents dans leurs communes.
Un cerf, tué lors d’une vénerie alors qu’il se réfugiait dans un étang, en 2007. (Photo Claire-Lise Havet. Hans Lucas)
publié le 12 février 2020 à 20h41

Abolie en Angleterre il y a tout juste quinze ans, la chasse à courre est l’objet en France d’intenses tirs croisés entre pro et anti. Dans les forêts, les villages et les mairies, on s’invective à cor et à cri au sujet de cette pratique, aussi appelée vénerie, traditionnelle et très codifiée, qui utilise une meute de chiens. Un drame survenu récemment dans l’Aisne sur fond de chasse à courre ne contribue guère à apaiser les esprits.

Ce samedi-là, le 16 novembre, Elisa Pilarski, 29 ans, se promène en forêt de Retz avec son chien, Curtis. Dans le même périmètre, dans la commune de Saint-Pierre-Aigle, au sud-est de Compiègne, se tient une chasse à courre. Leurs chemins se croisent-ils ? Que se passe-t-il ? Elisa appelle son compagnon, paniquée. Mais la communication s’interrompt brutalement. Le corps de la jeune femme, enceinte de six mois, est retrouvé peu après par son compagnon.

Climat de suspicion

L'autopsie révélera qu'elle a été victime d'une hémorragie causée par plusieurs morsures. Son chien présente des lésions à la tête. Une information judiciaire pour «homicide involontaire» est ouverte. Des prélèvements ADN sont réalisés sur Curtis et les quatre autres chiens du couple, ainsi que sur les 62 chiens de l'association «Le Rallye la Passion», organisatrice de la chasse à courre. Son maître d'équipage, Sébastien van den Berghe, est placé fin janvier sous le statut de témoin assisté.

«Cela a été fait à ma demande car mon client, mis en cause dans les médias, doit pouvoir avoir accè