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Libé Marseille

A la Busserine : «Marteen Vassal, c’est un garçon c’est ça ?»

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«Libé Marseille» part à la rencontre des habitants pour savoir comment ils appréhendent, vivent, subissent ou ignorent la campagne municipale. Rencontre avec les jeunes de la cité de la Busserine, dans le 14e arrondissement, secteur gagné par le FN en 2014.
Lors d'une opération «inscriptions sur les listes électorales», à la Busserine (13e arrondissement) à Marseille, en 2016. (Photo Patrick Gherdoussi. Divergence pour Libération)
par Samantha Rouchard, correspondance à Marseille
publié le 13 février 2020 à 10h42

«Le droit de vote, un superpouvoir», annonce l'affiche épinglée sur le mur. On y découvre une héroïne genre Marvel en combi jaune flashy, un «V» rose sur la poitrine, qui met son bulletin dans l'urne. Au fond de la salle, des isoloirs, sur les tables, des saladiers de chips et du Coca frais. Ce vendredi soir, le centre social l'Agora, au cœur de la cité de la Busserine, dans le 14arrondissement du nord de Marseille, accueille, comme à son habitude, le Conseil des jeunes. Dans cette cité de 3 000 habitants, l'abstention a dépassé les 50% lors des municipales de 2014. C'est le sénateur frontiste Stéphane Ravier qui a remporté le secteur. Il est de nouveau candidat. Ce 7 février, date limite d'inscription sur les listes électorales, le thème choisi est de saison : «Aux urnes, citoyens ! A quoi ça sert de voter ?» Dans la salle, ils sont une cinquantaine entre 18 et 25 ans, originaires du quartier et des cités alentour, à être venus débattre.

Voter «pour une personne vraie»

«Je veux comprendre comment se passe une élection», explique Saïda, 20 ans, originaire de la cité Malpassé. En mars, elle votera pour la première fois. Mais elle ne sait pas pour qui : «J'ai vu des affiches de Samia Ghali, mais les autres je ne les connais pas.» Sandra, 19 ans, a presque bon : «Y a Marteen Vassal. C'est un garçon c'est ça ?» Sinda, tee-shirt Mickey, elle, n'ira pas voter : «Les municipales, ça m'intéresse pas.» Très peu d'entre eux connaissent les têtes des c