Le comité des Champs-Elysées, qui regroupe 200 enseignes, a commandé à l'urbaniste Philippe Chiambaretta des propositions pour remettre l'axe historique au niveau de sa réputation de «plus belle avenue du monde» en tenant compte des impératifs du changement climatique. Ces travaux seront visibles au Pavillon de l'arsenal à partir de vendredi mais d'ores et déjà, sur la base des images de synthèse publiées un peu partout, le débat a démarré sur un point précis : la place de la Concorde.
Doit-on, peut-on, piétonniser la plus vaste place de la capitale ? Quiconque souhaite aujourd’hui traverser à pied ses 8,6 hectares devra franchir vingt voies de circulation, sans compter les tourne-à-droite qui pimentent l’exercice. Envahie par les voitures, la place de la Concorde n’est pas non plus la meilleure amie du conducteur ou, plus audacieux encore, du cyclomotoriste. Tous se retrouvent sur une piste d’autos tamponneuses. L’idée de «civiliser» un peu cette jungle, tout en respectant son caractère historique, est une vieille préoccupation municipale.
Philippe Chiambaretta aurait-il trouvé la solution ? Sa réponse est frappée au coin du bon sens. La circulation passe sur les bords de la place, le milieu est piétonnisé. De plus, dans cet endroit 100% minéral, l'urbaniste crée des jardins en pleine terre (15 000 m2) dans les anciens fossés des Tuileries. A l'avantage thermique, s'ajoute une protection pour la partie piétonne. «Nous créons la plus grande place événementielle de Paris», souligne l'urbaniste.
La diminution de l'espace consacré à la voiture, depuis longtemps en question, ne devrait pas provoquer trop de remous, même sous les fenêtres de l'Automobile Club. Le changement le plus polémique risque d'être la fin des pavés. Leur caractère historique leur apporte des défenseurs mais ils restent deux fois plus bruyants sous les roues que tous les autres revêtements. Sans compter leur inconfort. Ceux qui ont un avis sur la question peuvent le donner : une grande consultation est organisée sur make.org.