C'est l'une des grandes nouveautés du bac sauce Blanquer. Les lycéens devront en terminale passer un grand oral. Destinée à évaluer leur éloquence, cette épreuve figure parmi les quatre épreuves finales que passeront les élèves de terminale en juin 2021. L'épreuve d'une durée de vingt minutes se déroulera en trois temps. L'élève devra d'abord proposer au jury deux questions portant sur ses deux enseignements de spécialités. Elève et professeurs échangeront ensuite sur le sujet. La dernière partie, de cinq minutes, sera axée sur le projet d'orientation de l'élève. Selon le communiqué du ministère, «ces compétences orales vont être travaillées tout au long de la scolarité et d'une manière plus poussée encore au dernier trimestre de la classe de terminale dans le cadre des cours d'enseignement de spécialité».
Certains enseignants et spécialistes de l'éducation pointent les inégalités que soulève cet exercice. Sophie Vénétitay du Snes-FSU (premier syndicat du secondaire) s'alarme auprès de l'AFP : «Tout le monde n'a pas la même aptitude à s'exprimer et pour bien préparer les élèves, il nous faudrait un cadre qui n'est ici pas du tout établi.» Pierre Merle, sociologue spécialisé dans l'éducation, expliquait à Libé, il y a deux ans à l'annonce de cette nouvelle épreuve, que «les pratiques d'expression orale sont fortement liées aux codes sociolinguistiques […] maîtrisés différemment selon les milieux sociaux, et ces codes sont plus restreints parmi les enfants de catégories populaires». Le ministre rejette cette lecture. «Cet oral permet justement de compenser les inégalités entre élèves en préparant tout le monde à la réussite de l'examen», plaide-t-il auprès de 20 Minutes.