Piotr Pavlenski, 35 ans, est un personnage que l'on qualifiera, au minimum, de complexe et d'excessif. On avait rencontré en octobre 2016, à l'occasion de la sortie en français de son ouvrage le Cas Pavlenski, la politique comme art, l'artiste-activiste. L'homme était connu en Russie pour plusieurs performances politiques douloureuses, où il s'était cousu la bouche en soutien aux Pussy Riot et cloué le scrotum sur les pavés de la Place Rouge. A l'époque, ce fils d'un père mort d'alcoolisme et d'une mère ancienne infirmière psychiatrique vivait encore à Moscou, où il a été interné en asile, mais où aucune expertise ne l'a déclaré fou. Il quitte la ville en catastrophe en décembre 2016 après avoir été accusé, avec sa compagne, d'agression sexuelle par une jeune actrice. Hurlant au coup monté et à la persécution politique, le couple se réfugie à Paris. Sa femme et leurs deux filles ont rapidement obtenu le statut de réfugiés politiques grâce à un efficace réseau de soutien.
«Content». Pavlenski n'étant pas le genre à rester discret, il met le feu en octobre 2017 aux portes d'une succursale de la Banque de France, place de la Bastille à Paris, pour protester, dit-il, contre le pouvoir des financiers. Ce qui lui vaut alors trois ans de prison, dont deux ans avec sursis. Depuis, à part pour son procès, on n'avait plus trop entendu parler de lui. Jusqu'à ce jeudi soir et la découverte d'un article signé de sa main où il diffuse des vidé