Menu
Libération
Série

Une semaine en Seine-Saint-Denis A Romainville, unis contre le PS

publié le 14 février 2020 à 20h21

Vendredi matin : une militante communiste distribue des tracts à l’entrée du marché, à quelques encablures de la mairie de Romainville. La photo de la tête de liste, Vincent Pruvost, est en grand. Mais la militante préfère s’attarder sur les logos au bas de la feuille. Une grande alliance. Des écolos aux insoumis en passant par les communistes. La bande se démultiplie. Elle rêve de faire mordre la poussière au Parti socialiste, qui dirige la ville depuis la fin du siècle dernier. La maire sortante, Corinne Valls, ne se représente pas. Le concurrent se nomme Philippe Guglielmi, un personnage connu dans le milieu. Il a dirigé le Parti socialiste en Seine-Saint-Denis durant des années.

Vincent Pruvost, écharpe autour du cou, discute avec quelques passants. Il s'approche et conte un peu son histoire. Celle d'un militant écologiste qui a posé ses valises à Romainville depuis «à peu près» quinze ans et qui se retrouve à la tête d'une troupe. Presque un hasard. Il fait le job sans se forcer. Vincent Pruvost cogne sur la concurrence. «Nous sommes la seule liste sans marcheurs», dit-il avec un petit sourire en coin. Près de lui, l'élue communiste Sofia Dauvergne confirme. Ils visent le socialiste qui a reçu le «soutien» officiel de La République en Marche.

La configuration ressemble un peu à celle de Clichy-sous-Bois, le maire socialiste sortant, Olivier Klein, y est également soutenu par les marcheurs. Olivier Faure, premier secrétaire du PS, tente de passer par la fenêtre : «Si Macron estime que nous avons les meilleurs candidats, il peut tous les soutenir.»

Un argument qui passe mal sur le terrain. Dimanche dernier, sur le marché, la bande à Pruvost a rappelé aux passants que Philippe Guglielmi (alors que quelques mètres les séparaient) était le candidat «officiel» du gouvernement. Bizarrement, il n'a pas du tout apprécié…