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Libération
Témoignage

Guylaine, 58 ans, torréfactrice à Paimpont : «Je n’ai aucune idée de ce que je toucherai»

Brigitte Langlais (DR)
publié le 16 février 2020 à 21h01

«Mon parcours est très morcelé, avec des périodes de chômage, d’intérim, de travail salarié. Je n’ai aucune idée de ce que je toucherai à ma retraite. On doit encore s’attendre à d’autres réformes, alors je n’ai pas envie d’y penser. On verra le jour venu. Mais quand on modifie les règles, on sait bien que c’est toujours au détriment des gens. Ces dernières années, j’ai beaucoup travaillé en indépendante et je ne pourrai sans doute pas prétendre à grand-chose. Quand je vois tout ce que j’ai donné au RSI (régime social des indépendants) et que le jour où j’ai été hospitalisée, je n’ai pas touché un centime… Je pense que je vais devoir travailler jusqu’à 67 ans pour avoir une carrière complète. J’ai commencé en intérim, avec toutes sortes de petits boulots, avant d’être embauchée chez Yves Rocher, où je suis restée dix-sept ans. Puis j’ai de nouveau travaillé en intérim et ensuite comme commerciale. Mais, vivant seule avec deux enfants, c’était compliqué. En 2007, j’ai cherché autre chose mais je me suis rendu compte que mon âge posait problème. J’ai voulu reprendre une entreprise. L’occasion s’est présentée avec une agence matrimoniale. Je travaillais beaucoup. Pour 600 euros par mois, avant d’arriver à 1 800 euros. En 2015, je suis repartie de zéro en m’orientant vers la torréfaction de café. Mais cette activité ne m’apportera quasiment rien pour la retraite, car en micro-entreprise on cotise très peu.»