«J’ai commencé à travailler à 15 ans, à Sète. Les étés, et les week-ends le reste de l’année, je faisais le ménage dans des villages vacances. La société de nettoyage n’était pas regardante sur mon âge, je n’étais pas déclarée. Depuis, je n’ai jamais arrêté de travailler : d’abord dans une cafétéria à Sète, puis dans une pizzeria à Montpellier. Mais la pizzeria a été incendiée, et je me suis retrouvée au chômage. Ensuite, j’ai enchaîné les CDD dans la restauration avant de travailler dans un magasin asiatique. Après trois ans et demi, j’ai été licenciée. J’ai retrouvé une place dans la restauration collective, mais j’ai eu un accident du travail et j’ai été licenciée pendant mon arrêt maladie. Ça m’a dégoûtée. Ensuite, j’ai travaillé dix ans dans la grande distribution comme employée polyvalente. Et en 2017, j’ai décidé de passer un CAP de boucherie. Depuis novembre, je travaille comme bouchère dans un grand magasin bio. Durant ma vie, j’ai connu pas mal de galères : trois périodes de chômage, des conditions de travail pénibles, harcèlement, maladies, accidents… Les trois quarts du temps au smic, je n’ai pas pu mettre d’argent de côté. J’ai cotisé toute ma vie, mais je n’ai aucune idée de ce que je vais toucher à ma retraite. Je n’ose pas imaginer. En tant que célibataire sans enfant, je risque d’être pénalisée. Je vais devoir travailler jusqu’à 65 ans, je serai complètement déglinguée.»
Témoignage
Karine, 47 ans, salariée d’un magasin bio : «Je risque d’être pénalisée»
Karine, 47 ans, salariée d'un magasin bio. (DR)
publié le 16 février 2020 à 21h01
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