Sus au séparatisme ! Faut-il objecter, s’inquiéter, se gendarmer ? Non : cette réalité existe. C’est un fait que certains courants de l’islam politique, Frères musulmans ou salafistes, prêchent des valeurs contraires à l’esprit républicain, que certains propagandistes cherchent à faire passer leurs principes archaïques au-dessus des lois de la République, à faire prévaloir leur vision biaisée de l’histoire ou de la science sur l’enseignement commun dispensé dans les écoles du pays. La chose a été décrite dans maintes enquêtes, documentée dans des monographies universitaires, analysée dans des ouvrages peu contestables. Le mot vaut mieux que «communautarisme», employé à tort et à travers par la droite et l’extrême droite, qui met dans le même sac ces entreprises minoritaires et l’exercice normal des cultes, tout comme les liens d’affinités qui peuvent réunir telle ou telle fraction de la population adhérant à la même foi ou bien originaire du même pays et qui ne menacent en rien l’unité du pays. A cet égard, le Président a tenu un sage équilibre, stigmatisant l’intégrisme, mais prônant bienveillance et tolérance envers nos compatriotes musulmans qui, pour la plupart, échappent justement à tout «séparatisme», mais demandent seulement leur place légitime dans la République, c’est-à-dire dans l’emploi, dans la ville et dans la société en général. Signal lancé à l’électorat de droite ? En partie : Emmanuel Macron a voulu montrer son refus de tout déni et détaillé des mesures de «reconquête républicaine». Mais les mesures annoncées ne sont guère différentes de celles que pourrait promouvoir une gauche laïque. A Mulhouse, le Président s’est tenu au centre de la controverse. Ce n’est pas approuver le reste de sa politique que de le noter sans ambages. Il reste, sur ce point, fidèle à son projet de départ. Une fois n’est pas coutume…
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