A Bordeaux, il se passe quelque chose autour de la candidature de Philippe Poutou (NPA-LFI). Le dernier sondage BVA pour Europe 1 le place désormais à la troisième place dans la course à la mairie, avec 12 % des intentions de vote (contre 2,51 % des voix en 2014). Il dépasse de fait Thomas Cazenave, le candidat investi par LREM, qui se maintient péniblement dans la course au second tour avec 12 % des voix. Isolé sur la scène politique locale, le macroniste de la première heure reste très loin des 40 % du maire sortant, le juppéiste Nicolas Florian (LR), qui fait la course en tête. Il faut dire qu’il n’est pas seul dans la bataille, puisque soutenu par le Modem, Agir et l’UDI, les deux premiers partis étant habituellement alliés à la majorité présidentielle.
Philippe Poutou, candidat syndicaliste à la présidentielle de 2017 et officiellement licencié de Ford au début de l’année, pourrait donc avoir un rôle clé lors du second tour. Trois choix s’offriraient à lui : retirer sa candidature et ne pas être sûr d’obtenir un siège municipal. S’allier avec Pierre Hurmic, le candidat EE-LV à 30 % d’intentions de vote, déjà soutenu par une bonne partie de la gauche (PS, PCF, Génération·s…). Dernière possibilité : se maintenir au second tour, ce qui ne ferait pas les affaires du candidat écologiste.
Dans une ville aux mains de la droite depuis l'après-guerre, gouvernée quasi uniquement par deux anciens Premiers ministres (Chaban-Delmas et Juppé), le second tour pourrait s'annoncer plus serré que prévu si Poutou en venait à soutenir Hurmic. Rien n'est acquis alors que le 13 février, l'anticapitaliste affirmait son intention d'aller «jusqu'au bout».