Menu
Libération
Coronavirus

Covid-19 : Nice annule sa dernière journée de carnaval

Le maire, Christian Estrosi, a annoncé sa décision ce mercredi après-midi, disant privilégier «la santé» à «l'économie». Plus près de la frontière italienne, à Menton, la Fête du citron est également été supprimée «par principe de précaution».
Des habitants portaient des masques au carnaval de Nice, le 25 février. (Photo Valery Hache. AFP)
par Mathilde Frénois, correspondante à Nice
publié le 26 février 2020 à 19h20

Le «Roi de la mode» ne fera pas sa dernière sortie. En raison du «rapprochement géographique» du coronavirus Covid-19, le carnaval de Nice est annulé. «Les autorités italiennes nous annoncent une progression du virus sur la Ligurie, sur le Piémont, avec un certain nombre de dispositions. A titre préventif et de précaution, j'ai décidé que la dernière sortie de Carnaval n'aurait pas lieu samedi prochain», a annoncé le maire LR de Nice, Christian Estrosi, lors d'une conférence de presse convoquée en toute hâte ce mercredi après-midi. «Pour moi, la santé passe avant l'économie», ajoute l'édile devant les journalistes.

Pas de feu d’artifice

Le dernier corso a eu lieu mardi soir devant 16 000 spectateurs. En moyenne, le carnaval de Nice rassemble 20 000 personnes par soirée, et c’est un événement extrêmement porteur pour l’économie du tourisme, pourvoyeur de très nombreux emplois sur la Côte d’Azur.

«Je n'ai pas regardé l'antériorité sur les cent trente ans d'existence du carnaval de Nice, si ce n'est qu'il y a eu des interruptions pendant les deux guerres, mais c'est la première fois que nous sommes concernés par une situation avec notre voisin italien qui est en train de se battre avec beaucoup d'ardeur», poursuit l'élu, qui assure que le «Roi» sera tout de même brûlé, comme le veut la tradition, dimanche soir. Peut-être dans l'intimité. Assurément sans le feu d'artifice qui était prévu.

«Précautions tranquilles»

Plus près de la frontière, à Menton, la Fête du citron est également annulée «par principe de précaution en raison de la situation sanitaire». Ces deux événements devaient initialement, après deux semaines de célébration, prendre fin ce week-end. Mesure de quarantaine anticipée pour les citrons et leurs chars, pour le roi du carnaval et ses grosses têtes.

Sur la Côte d'Azur, le carnaval est porteur de l'économie du tourisme. Au mois de février, c'est lui qui booste les réservations de chambres d'hôtel, qui remplit les tables des restaurants et qui génère de très nombreux emplois. «Ce sont des précautions tranquilles, estime Philippe Desjardins, président de la Fédération du commerce niçois. Je pense qu'on n'affole pas les Niçois ni les étrangers. C'est une anticipation. Je préfère une sortie annulée qu'une annonce de X décès.» Pour le moment, aucun cas de Covid-19 n'a été détecté dans la capitale azuréenne et dans le département des Alpes-Maritimes. «Il ne faut pas stigmatiser tous ces endroits festifs, rappelait mardi l'infectiologue du CHU de Nice, Eric Cua. Mais il est bien clair que si vous mettez un cas avec beaucoup de gens autour, il y aura plus de cas secondaires que si cette personne vit dans une vallée reculée de notre haut pays niçois.»