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Libération
Prêts toxiques

Duong Kunthi et Chamroeunmina Hing : «L’essentiel est que l’on se soit sentis défendus et entendus»

(Photo Stéphane Lagoutte. Myop pour Libération)
publié le 26 février 2020 à 20h16

«Le verdict est un soulagement, qui met fin à l'appréhension et la fébrilité qui nous habitaient depuis plusieurs semaines», lance Duong Kunthi Hing, souriant à côté de son épouse, Chamroeunmina. Il met aussi un terme au «cauchemar» qu'ils vivent depuis qu'ils ont souscrit à un prêt Helvet-Immo en 2008. Lors de la lecture du jugement, le professeur de physique, 51 ans, et sa femme, 34 ans, venus de Saint-Germain-en-Laye, ont vite compris qu'il leur était favorable.

«Le délibéré nous a appris beaucoup de détails, beaucoup d'éléments que la banque avait cachés, et a reconnu que le montage financier n'était pas clair. Cela nous conforte dans notre action.» Une démarche «importante pour éviter que cette entourloupe n'arrive à d'autres particuliers qui souhaiteraient emprunter auprès d'une banque», souligne Duong Hing. On espère enfin pouvoir mener à bien le projet d'avenir qui avait motivé le prêt lorsque ma femme était enceinte : financer les futures études de notre fille, âgée de 12 ans aujourd'hui.» Le couple, qui avait fait le choix de maintenir leur prêt en francs suisses, touchera des préjudices financiers pour compenser l'augmentation du capital restant dû provoquée par l'envolée du taux de change. Alors qu'ils avaient emprunté 121 000 euros, ils doivent encore plus de 138 000 euros malgré le remboursement de 84 379 euros. Ils toucheront également 20 000 euros de préjudice moral chacun. «Cela va nous soulager financièrement, mais l'essentiel est que l'on se soit senti défendus et entendus face à la banque.»