«Après dix ans de calvaire, ce jugement est une vraie bouffée d'oxygène», se réjouit Xavier Vantilcke. Ce boucher de 49 ans est un des premiers à avoir porté plainte contre la BNP PF, en 2011, aux côtés de Me Constantin-Vallet. Ravi, il ne manque pas de métaphores pour exprimer son soulagement. «Enfin, on entrevoit le bout du tunnel et le ciel s'éclaircit. Ce prêt, ce n'était pas une épine dans le pied, mais un baobab. Heureusement, l'épée de Damoclès qui était au-dessus de notre tête est en train de s'éloigner.»
Après avoir remboursé 100 000 euros, il doit encore 179 000 euros à la banque. Une somme bien supérieure aux 140 300 euros qu'il avait empruntés avec sa femme en 2008. «Même si les indemnités n'amortiront pas toutes les pertes liées au prêt, on va pouvoir sortir la tête de l'eau.» Pour lui, le fait que la BNP PF ait été reconnue coupable est une «libération totale» : «Le tribunal est derrière nous, c'est tout ce qui compte. Le procès nous avait laissés perplexes et notre plus grosse crainte était de ne pas obtenir justice.» Le quadragénaire est venu de Dunkerque pour ne pas manquer le jugement, lui qui avait assisté à toutes les audiences. Selon lui, «le courageux témoignage de Nathalie Chevalier a été déterminant». Cette ancienne cadre de la BNP s'était opposée au prêt en interne, considérant qu'il était trop dangereux pour les clients. «Cette affaire avait des airs de David contre Goliath, la banque ayant des moyens de pression considérables. Mais Goliath a eu des pieds d'argile. C'est le fait d'être si nombreux qui nous a sauvés.»