Pas moins de trois enquêtes ont été lancées après le déraillement du TGV Strasbourg-Paris, jeudi. Objectif, déterminer les causes de cet accident qui a fait 21 blessés, dont trois graves : le conducteur du train, polytraumatisé, le contrôleur et un passager. Le procureur de Strasbourg a ouvert une enquête pour «blessures involontaires» qui a été confiée à la gendarmerie. L'autorité judiciaire va prendre le pas sur les autres investigations : celle lancée par le bureau «enquête accident» (BEA) du ministère des Transports et celle diligentée par le service d'inspection interne de la SNCF. Il faudra en effet l'accord préalable du parquet pour que la SNCF dépêche sur le site les grues géantes qui vont remettre la rame de TGV endommagée sur les rails. Elle sera ensuite remorquée. De fait, cette portion de ligne à grande vitesse devrait rester indisponible plusieurs jours. Comme les avions, les motrices de TGV sont équipées d'une boîte noire. Il semblerait que ce soit au BEA de récupérer cet enregistreur. Néanmoins, quelques frictions avec les gendarmes ne sont pas à exclure.
Pour l’heure, la piste la plus évoquée est celle du glissement de terrain, un mouvement du sol favorisé par les pluies récentes et abondantes, survenu à proximité de la voie. L’événement, par nature, est difficilement prévisible. Le «TGV balai» qui, chaque matin, ouvre la ligne sans passagers, afin de repérer d’éventuels dysfonctionnements, n’avait rien décelé. Avant que la rame ne déraille, quatre autres convois avaient emprunté ces mêmes voies ferrées sans dommage.