Coup de théâtre le 20 février : Gaspard Gantzer, qui défendait bec et ongles depuis deux ans son mouvement Parisiennes, Parisiens (PP) lâche militants et candidats pour rejoindre Agnès Buzyn (LREM). «On pourrait faire une série télé», lance Valéry Vuong, candidat PP à la mairie du XXe arrondissement. Valéry Vuong y croit depuis 2018. Tellement que ce coordinateur à la SNCF n'avait pas imaginé une seconde que Gantzer quitterait le navire.
Malgré cette «trahison», pour reprendre les mots de Vuong, la campagne continue : «On s'en fiche de gagner ! Ce qu'on veut, c'est passer un message. On n'est pas des politiques mais des citoyens qui veulent défendre les habitants !»
Le candidat parle spontanément, rit beaucoup, et s'énerve un peu parfois : «On se bouge depuis deux ans, et Gaspard s'en fiche !» Gantzer peut se passer de son mouvement, en revanche, les sondages, il ne «s'en fiche» pas : les derniers ne lui accordaient que 1 % à 1,5 % des intentions de vote au premier tour avec PP. Il a embarqué avec lui la quasi-totalité de la direction de campagne. Seul Thomas Clay, directeur de campagne, est resté : «Je ne pouvais pas lâcher tous ces gens. On a créé une solidarité formidable, et Gaspard ne s'en est pas rendu compte.» Au total, PP a déposé 11 listes.
Du côté du VIe, c'est le grand amour entre Gantzer et ses nouveaux compagnons de LREM. Face à lui, PP n'a mis aucun candidat, afin d'«éviter la bagarre», clarifie Thomas Clay. Les militants ont aussi pour consigne de ne pas s'en prendre à Gantzer sur les réseaux sociaux. Un «pacte de non-agression» négocié afin de récupérer le site et les boîtes mail de PP, que le cofondateur avait rendu inaccessibles. Mais «si Gaspard fait croire à une alliance de PP avec LREM, on ne le tolérera pas», disait Thomas Clay vendredi dernier. Dans le mille : l'équipe a découvert dans la foulée un tract du LREM Pacôme Rupin portant leur logo. Lundi, une lettre de mise en demeure a été envoyée à LREM pour réclamer le retrait du logo et la destruction du document dans les 24 heures, sous peine d'une «action judiciaire immédiate». Sans réponse pour l'instant.