Le président du tribunal correctionnel Benjamin Blanchet s'interroge, empathique et perplexe à la fois : «Vous êtes sévère avec vous-même, vous traitant de "sale con". C'est l'argent qui vous a détruit ?» Le procès pénal de Pierre Botton s'est achevé ce mercredi soir sur une séance de psychanalyse sauvage, l'impétrant répondant par de longs silences entrecoupés de sanglots, des vieux souvenirs de prison : «La solitude… le chant des oiseaux à 4 heures du matin… la violence… Des surveillants m'ont sauvé la vie en violant le règlement intérieur.»
L'ex-gendre de Michel Noir, ex-député du Rhône, ministre et ancien «rénovateur» du RPR, avait déjà été condamné en 1996. «Ma première fausse facture, je ne savais même pas ce que c'était. Mais personne ne m'a forcé : j'étais coupable.» Après avoir purgé sa peine (il a passé deux ans en prison), Pierre Botton s'était mué en apôtre de la rénovation pénitentiaire, multipliant les initiatives pour améliorer l'univers carcéral. Nul ne peut nier la sincérité de son engagement, pas même l'accusation : «Il a voulu bien faire pour une cause honorable, humaine», concède le parquet. Avant de préciser diaboliquement : «A la seule fin d'assurer son train de vie.» Et de requérir dans la foulée quatre ans de prison ferme (avec mandat de dépôt, donc incarcération immédiate) pour «abus de biens sociaux, abus de confiance et blanchiment de fraude fiscale» : retour au ballon pour Botton. L'intéressé co