Mis au point le 27 janvier par l'Institut Pasteur, les tests du Covid-19 sont dispensés dans plusieurs établissements, mais ne sont pas réalisés systématiquement. Le protocole actuel, au stade 2 de l'épidémie, prévoit que le test soit «réalisé uniquement dans un cas de suspicion de la maladie, validée par le Samu et un infectiologue référent». En clair, il n'est pas question de tester tout le monde. Ce n'est qu'après observation par plusieurs professionnels de santé et un questionnaire que le patient peut être classé en «cas possible» et donc accéder à un test. Ce que confirme à CheckNews le chercheur Vincent Enouf, directeur adjoint du Centre national de référence (CNR) des virus respiratoires de l'Institut Pasteur : «Ce qu'on entend par "cas de suspicion", qui peuvent prétendre à un test de dépistage, sont les personnes revenant de régions endémiques (Chine, Singapour, Italie), les "cas contacts", qui ont partagé un même lieu de vie ou eu un contact étroit à moins d'un mètre avec une personne détectée positive, et, enfin, les cas de détresse respiratoire aiguë (DRA).»
Que se passera-t-il en cas de passage à la phase 3, c'est-à-dire le stade épidémique ? Le chercheur estime peu probable que la pratique de ces tests soit intensifiée : «Ce serait un contresens et ne servirait à rien d'imposer un test à tout le monde. Car nous réduirions nos ressources et les laboratoires ne seraient pas équipés.» Confirmation du ministère de la Santé, qui indique que la prise en charge, à ce moment-là, se fera directement par les médecins de ville et non plus par le Samu. Et «les tests de dépistage seront alors réservés aux cas graves».