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Libération

Pourquoi les métros circulent-ils malgré les interdictions de rassemblements ?

publié le 6 mars 2020 à 20h21

C'est la principale mesure nationale prise depuis que le nouveau coronavirus circule sur le territoire français : l'interdiction au niveau national «des rassemblements en milieu confiné de plus de 5 000 personnes». Une décision qui semble à certains internautes contradictoire avec le maintien du service sur les lignes de métro des grandes villes françaises, comme à Paris ou à Lyon. Dans la capitale, par exemple, la station souterraine de Châtelet-les-Halles brasse quelque 750 000 passagers quotidiens en transit sur les lignes de métro et de RER. Contacté par CheckNews, le cabinet du secrétaire d'Etat aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, justifie cette ouverture par le fait que les moyens de transport comme le train ou le métro sont «essentiels à la vie économique du pays». «Par ailleurs, concernant les gares et les stations, les gens ne sont pas statiques. Ce sont des lieux de passage. Ce n'est pas pareil qu'un concert où l'on reste des heures», avance le ministère. «Une fois dans la rame de métro, vous n'y restez pas pendant des heures, et il n'y a pas 5 000 personnes. C'est quelques centaines maximum.» Dans une interview à Libération, Jean-Baptiste Djebbari estimait mardi «qu'arrêter les transports n'apporterait aucune solution sur le plan sanitaire» : «Nous n'en sommes pas encore à penser aux restrictions de transport. La réflexion sur les transports est tout autre. […] Nous allons mettre en œuvre tous les moyens de protection. Je rappelle que pendant la grippe hivernale les transports continuent de fonctionner.»

Alexandre Bleibtreu, infectiologue à la Pitié-Salpêtrière, va dans le même sens. Il explique à CheckNews : «Dans une salle de concert, les gens sont plus longtemps en contact très proche dans un espace confiné que dans une rame de métro.» Et d'ajouter : «Il faut rappeler que le virus est relativement peu létal et plutôt que de paralyser le pays, il faut se recentrer sur la mission première de la médecine, qui consiste à soigner les personnes vraiment malades.» Sur les droits de retrait invoqués par certains personnels, le secrétaire d'Etat aux transports indique par ailleurs avoir «demandé aux PDG de la SNCF et de la RATP de recevoir les organisations syndicales autant que nécessaire».