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Témoignages

Pour les habitants de l’Oise, comme un air de «stade 3»

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Le département, qui avait été le premier à enregistrer un mort dû au Covid-19, vit au ralenti. Témoignage d’une journaliste de «Libé», habitante de Lamorlaye.
Devant l’hôpital de Creil, le 28 février. (Photo Yann Castanier)
par Emmanuèle Lavinas, (à Lamorlaye)
publié le 8 mars 2020 à 20h51

L'Oise est, avec le Haut-Rhin, le département français le plus touché par le coronavirus. D'où la décision annoncée vendredi par le Premier ministre, Edouard Philippe, d'y fermer «les crèches, les maternelles, les collèges et les lycées» pour quinze jours à partir de ce lundi, et d'y limiter «tous les rassemblements, sauf ceux qui sont essentiels à la vie sociale et démocratique». De quoi accentuer la sorte de mise entre parenthèses de l'Oise, qui vit au ralenti depuis le 26 février, quand Crépy-en-Valois a enregistré la première victime française du Covid-19, un enseignant. Comment s'organisent les gens, quelle est l'ambiance ?

A priori, rien ne distingue Lamorlaye, 10 000 habitants, à une quarantaine de kilomètres de la capitale (soit une vingtaine de minutes de TER) d’une autre ville. Les commerces sont tous ouverts, il y a des gens dans la rue, on se parle, les gosses passent en trottinette, les chevaux sont là (nous sommes près de Chantilly et ici, ils font vivre nombre d’habitants, autant dire qu’ils sont rois), et le marché a finalement été exceptionnellement autorisé samedi matin (bilan : quasiment personne…).

Grand capital

Et pourtant, les pharmaciens sont tous masqués, il n’y a plus une goutte de gel hydroalcoolique en vente, les habitants se saluent curieusement d’un signe de tête ou, pour quelques rigolos, d’un frappage mutuel de pied droit, des affichettes signalent un peu partout la présence du fameux Covid-19 et rappellent les gestes d’hygiène élémentaire. S