Ouvert le 26 février, le procès des époux Fillon – lui jugé pour détournement de fonds publics, elle pour complicité et recel – entre cette semaine dans sa dernière ligne droite : ultime interrogatoire de personnalité des prévenus lundi, réquisitoire du parquet mardi puis plaidoiries de la défense mercredi, avant mise en délibéré à plusieurs mois du jugement final. Comme toujours, chacun sera proverbialement dans son rôle, mais l’intervention de l’avocat de l’Assemblée nationale, qui s’est constituée partie civile, sera particulièrement scrutée : il pourrait réclamer le remboursement de tout ou partie du million d’euros qu’aurait encaissé Penelope Fillon sous couvert d’assistance parlementaire de son époux François puis du suppléant de ce dernier, l’actuel maire de Sablé-sur-Sarthe, Marc Joulaud, également poursuivi pour détournement de fonds publics. Au risque de les enfoncer un peu plus, pénalement et médiatiquement. En attendant, retour sur les deux premières semaines de débats à la barre.
Une Penelope évanescente
«On a de la peine pour vous.» C'est l'accusation, par la voix du Parquet national financier (PNF), qui le dit. Larmes de crocodile ? La fidèle épouse de François Fillon aura multiplié les déclarations évasives, éthérées : «Je ne sais pas», «Je ne me souviens plus», «Non, enfin oui, sûrement»… Avant de se réfugier systématiquement derrière son époux au moindre détail qui fâche : «C'est lui qui décidait.» Du montant de son confortable salaire co