Mise à jour du 30 novembre 2020. Le procès de Joël Le Scouarnec, commencé le 13 mars, avait été interrompu par le confinement. Nous republions l’article que nous avions écrit à son ouverture.
Tout a commencé par des mots d'enfant. Ceux d'une petite fille qui ne comprend pas très bien ce qu'elle a vécu mais perçoit intuitivement que ce n'est pas normal. Lucie (1), 6 ans, jouait dans le jardin de sa maison, à Jonzac, quand un homme aux cheveux blancs lui a fait signe derrière la palissade. A ses parents, elle explique avoir vu «le zizi du voisin» puis leur montre sur sa poupée là où il l'a touchée. Quand sa mère se rend à la gendarmerie, le 25 avril 2017, pour déposer plainte, elle va, sans le savoir, mettre au jour ce qui deviendra l'une des affaires de pédophilie les plus importantes en France. A partir de vendredi et jusqu'au 17 mars, Joël Le Scouarnec, 69 ans, sera jugé par la cour d'assises de Charente-Maritime pour atteintes sexuelles et viols sur quatre mineures : ses deux nièces, âgées d'environ 4 ans au moment des premiers faits, une ancienne patiente de 4 ans et sa petite voisine. Ce n'est qu'une première étape : une instruction est toujours en cours à Lorient concernant les «carnets noirs» de l'accusé, qui servent de base pour identifier des centaines de victimes potentielles. Le chirurgien est ainsi soupçonné d'avoir, pendant près de la moitié de sa vie, abusé d'enfants en utilisant sa profession comme cape d'invisibilité.
Quand les gendarmes fra