Jugeant les ministres «obsédés par la crise économique» et reconnaissant qu'«il faut l'être», le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, alerte sur «la crise sociale que cela déchaîne». «Les gens qui sont mis au chômage technique, il faut qu'ils retrouvent 100 % de leur salaire», a-t-il lancé jeudi. Visant à maintenir l'emploi en cas de baisse d'activité, le dispositif du «chômage partiel» a déjà été demandé par 3 616 entreprises pour 60 000 salariés. Il permet aux employeurs de bénéficier d'une aide couvrant en partie l'indemnité qu'ils doivent verser à leurs employés (celle-ci ne pouvant être inférieure à 70 % de la rémunération antérieure brute). Pour l'heure, l'aide est limitée au niveau du smic et le coût estimé à 180 millions d'euros pour l'Etat. Mais l'exécutif pourrait «déplafonner» le dispositif. Le ministre de l'Economie y est favorable. «On est en train de regarder si on peut aller au-delà du smic», indique aussi la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, qui assure «ne pas avoir de limite budgétaire».
Autre urgence pour Mélenchon : «reporter» la loi qui prévoit un nouveau durcissement des règles d'indemnisation des chômeurs dès le 1er avril. «Ce sont des centaines de milliers de femmes et hommes qui vont tomber dans la pauvreté et le dénuement si cette réforme entre en application», abonde le socialiste Olivier Faure. Mercredi, FO, la CGT et la CFDT ont également réclamé l'annulation de la réforme. En réponse, jeudi, la ministre du Travail, qui regarde «différentes options» et recevra les partenaires sociaux vendredi matin, promet des mesures pour les «travailleurs précaires […] d'ici quelques jours». Sans préciser si un report de la réforme est à l'étude.