Menu
Libération
Petite enfance

Fermeture des crèches : qui payera la facture ?

Lundi, les établissements accueillant des enfants en bas âge fermeront leurs portes. Les parents ne devraient pas avoir à payer ces jours d'absence. Mais l'Etat va mettre la main à la poche pour soutenir les structures.
Des enfants se reposent dans des alcôves, dans une crèche privée à Paris, en février 2018. (Photo CHRISTOPHE ARCHAMBAULT. AFP)
publié le 13 mars 2020 à 17h57

Faudra-t-il payer la crèche à la fin du mois, alors que cette dernière, conformément aux annonces du président de la République, sera fermée, et ce «jusqu'à nouvel ordre», dès lundi ? C'est une des questions que se posent les parents d'enfants en bas âge accueillis jusqu'alors en collectivité. Une interrogation d'autant plus épineuse que pour certains d'entre eux, le mois de mars pourrait, dans certains cas, s'accompagner d'une baisse de revenu s'ils sont contraints de se mettre en arrêt de travail ou si leur entreprise fait une demande de chômage partiel.

«Les parents ne payeront pas les jours de crèches dès lors que les établissements seront fermés», assure-t-on du côté du ministère des Solidarités. Et ce dans tout type de crèche publique ou privée recevant un financement de la Caisse d'allocations familiales (CAF). Un soutien financier aux établissements est par ailleurs à l'étude. «L'Etat soutiendra les crèches, via la CAF, en débloquant des moyens exceptionnels», explique-t-on dans l'entourage de Christelle Dubos, secrétaire d'Etat auprès du ministre des Solidarités et de la Santé. En temps normal, la CAF aide déjà les établissements en fonction du nombre d'enfants accueillis. Mais dès lors que l'accueil ne se fait plus, cette participation prend fin. Un mécanisme de compensation est donc en cours de construction, afin d'assurer «la continuité des établissements et leur permettre de payer les frais de fonctionnement», précise le ministère.

«La facturation ne se fera pas»

A Montreuil, en Seine-Saint-Denis, la mairie, qui va fermer ses crèches municipales lundi, confirme qu'«à défaut de service, la facturation ne se fera pas». Reste une question : que va devenir le personnel des crèches ? Dans la ville de l'est parisien, les agents municipaux «mis à disposition de l'employeur», pourront, sur la base du volontariat, être affectés à d'autres activités, notamment dans le cadre des réseaux de solidarité que souhaite développer la ville pendant la période de crise. Les autres resteront à la maison, avec l'objectif, précise-t-on au sein de la mairie, de «garantir les salaires, y compris des contractuels et des vacataires».

Reste que pour l'heure, si le dispositif de chômage partiel dans le privé a bien été défini par le ministère du Travail, le flou demeure quant au sort des agents publics et à l'éventuel dispositif national en cas d'inactivité contrainte dans le secteur. Or, pour la CGT, «les agents doivent avoir la garantie absolue du maintien de leurs rémunérations, primes, vacations». Dans un communiqué adressé ce vendredi, le syndicat les appelle «à exiger des consignes claires et des garanties». Et d'ajouter : «Ce n'est pas aux agents de payer les conséquences de la catastrophe sanitaire.» Le secrétaire d'Etat chargé de la Fonction publique, Olivier Dussopt, recevra lundi matin les syndicats et employeurs du secteur.