Les insoumis esquivent les municipales. Après sa gamelle aux élections européennes au printemps dernier, le mouvement de Jean-Luc Mélenchon s'interroge sur son avenir. Faut-il enterrer La France insoumise et mettre au monde un nouveau mouvement pour (tenter) de créer une (nouvelle) dynamique ? Les avis divergent en interne. Une tête pensante sceptique : «Changer le décor, très bien, ça peut-être utile. Mais si le 22 mars les écolos gagnent plusieurs mairies, ça sera difficile pour nous de les rattraper alors que la présidentielle vient vite» derrière. Le choix des insoumis - soutenir des listes citoyennes ou se ranger derrière un candidat de gauche - ne fait pas marrer tout le monde. De nombreux militants grimacent, notamment en Seine-Saint-Denis. Ils voulaient se battre sous leurs couleurs. Interdit. A Montreuil et Bagnolet, par exemple, les chefs de LFI ont décidé de soutenir les communistes. Le député du coin, Alexis Corbière, assume : «Politiquement, c'était le meilleur choix, une municipale ça ne s'improvise pas.»
Depuis son départ du PS en 2008, Mélenchon a toujours eu du mal lors des élections intermédiaires. Des mauvais scores à la pelle. Cette fois, grâce au choix de ne pas afficher le logo au premier plan, personne ne sera en capacité de donner le score exact de LFI.
Et si l’on ajoute à ça le débat houleux des retraites à l’Assemblée et surtout la lutte nationale contre la propagation du coronavirus, l’absence des insoumis sur les podiums municipaux pourrait quasiment passer inaperçue. On oublierait presque qu’il y a trois ans, Jean-Luc Mélenchon était à la porte du second tour lors de la présidentielle.