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Libération

Les républicains Se requinquer par les villes

Au meeting de Rachida Dati, candidate LR à Paris, lundi. (Photo Albert Facelly pour Libération)
publié le 13 mars 2020 à 19h36

Allait-on leur voler la victoire ? L’hypothèse d’un report des municipales, désormais démentie, a soulevé à droite des cris indignés. De Christian Jacob, chef des Républicains, à Gérard Larcher, président du Sénat, en passant par François Baroin, patron de l’Association des maires de France, tous ont fait savoir qu’une telle décision vaudrait fin de la trêve décrétée pour cause de crise sanitaire.

S'il y a quelque chose de politique dans la décision d'Emmanuel Macron, la pression de la droite n'y est pas pour rien. Celle-ci place bien des espoirs dans un scrutin dont, pour la première fois depuis 2017, elle pourrait sortir debout. Du moins si, comme elle l'anticipe, ses nombreux sortants se voient massivement reconduits : de Reims à Toulouse, d'Aubagne à Evreux, nombre de villes avaient chaviré dans la «vague bleue» de 2014. Peut-elle, en plus, rêver de conquêtes ?

S’agissant de Paris, derrière l’enthousiasme de rigueur pour la campagne de Rachida Dati, la plupart des cadres LR n’y croient guère. On observe avec plus d’optimisme les cas de Lyon, Metz et Orléans. Le tableau n’est pas sans nuages. A Marseille, une dissidence fragilise la favorite LR, Martine Vassal.

Mais, partant de si haut, la droite est plus susceptible de céder du terrain que d'en gagner. Certains sortants s'étant rapprochés du macronisme, leurs éventuelles victoires seront, dans les statistiques officielles, mises au crédit du centre. «Il y aura un enjeu de lecture des résultats, prévient un député LR. Je vois bien les titres : "Poussée des verts, LR maintient ses positions". Ça ne fait pas une victoire…» Pour un autre parlementaire, «c'est vrai qu'on aura du mal à désigner le gagnant, mais il sera facile de trouver le perdant. Notre victoire, c'est l'échec de LREM, dont le plan était de nous foutre en l'air aux européennes puis de nous achever aux municipales». L'entre-deux-tours s'annonce pourtant gros de dilemmes : faudra-t-il envisager un rapprochement avec LREM, là où une telle alliance permettrait de conserver ou de gagner une mairie ? Nationalement, le parti n'a aucun intérêt à donner le sentiment qu'il peut s'entendre avec le macronisme. Mais il n'aura pas forcément les moyens d'imposer cette ligne aux candidats tentés par un tel dialogue.