Au sommet des grandes entreprises françaises, un sentiment de «sidération» domine. Face à la panique ayant saisi les marchés financiers, le même mot est utilisé par le directeur de la communication d'un mastodonte du CAC 40, un banquier d'affaires de premier plan et un conseiller de grands patrons (tous préfèrent s'exprimer de façon anonyme). «La disproportion entre la réalité de la crise sanitaire et la crise économique qui s'ensuit est inouïe, observe le conseiller. C'est comme une étincelle. La récession va être violente. Les grandes entreprises s'y préparent déjà.» Le banquier d'affaires ajoute : «Personne ne s'attendait à ce que ça aille aussi vite. La crise pétrolière et la décision de Trump de fermer les frontières ont eu un rôle d'amplification majeur.»
Ces derniers jours, les états-majors de grosses boîtes ont observé, éberlués, le cours de leurs actions dévisser. Pourtant, le premier souci, à très court terme, était ailleurs, dans la nécessité d'assurer la «continuité d'exploitation». C'est-à-d