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Municipales

A Orléans, la droite vers une restauration

Maire jusqu'en 2015, le LR Serge Grouard est bien placé pour reprendre la ville à son ancien allié Olivier Carré, rallié au macronisme.
Serge Grouard en 2015. (GUILLAUME SOUVANT/Photo Guillaume Souvant. AFP)
publié le 15 mars 2020 à 23h02

Si second tour il y a, il présentera à Orléans un aspect singulier. Dans la préfecture du Loiret, la droite se trouve en effet en situation de conquérir une commune… qu'elle avait remportée en 2014. Et LREM de perdre l'un de ses rares actifs municipaux. L'ancien maire Serge Grouard (35%), membre du parti Les Républicains, a largement devancé le sortant Olivier Carré (24%), un ex-LR investi par LREM, qui l'avait remplacé en cours de mandat. L'écologiste Jean-Philippe Grand (19%) et le socialiste Baptiste Chapuis (13%) complètent le quatuor.

La sage capitale du Centre-Val de Loire est le décor d'un haletant feuilleton politique, cas d'étude de la confusion post-macroniste. Elu en 2014 sous étiquette UMP, Serge Grouard avait démissionné l'année suivante pour raisons de santé, cédant l'hôtel de ville à son premier adjoint Olivier Carré. Soutien précoce d'Emmanuel Macron, celui-ci a quitté LR en 2017 et s'est rapproché du camp présidentiel, dont il a obtenu l'onction municipale.

Une autre candidate, Nathalie Kerrien, a démissionné de son poste d'adjointe en 2019, après qu'Olivier Carré a été mis en cause dans le Canard enchaîné pour des frais de mandats suspects. Le positionnement de cette dissidente LREM, qui a obtenu 6% des voix dimanche et que le camp Carré soupçonne de traiter avec Serge Grouard, sera un facteur important de l'éventuel second tour. 

Autour d'Olivier Carré, l'un des handicaps du sortant a bien été identifié. Nombre d'Orléanais ne seraient pas familiers d'un édile intronisé en cours de mandature, sans vote populaire. Certains même en seraient persuadés : Serge Grouard n'a jamais quitté l'hôtel de ville… La possible annulation du second tour le priverait pourtant, dans l'immédiat, d'un étonnant retour aux affaires. «Je ne m'y opposerai pas, mais je ne le comprends pas, s'agace-t-il auprès de Libération. Pourquoi avoir voté aujourd'hui dans ce cas ? La moins mauvaise solution, c'est que ce soit le premier tour qui détermine le résultat.» Et pour cause.