Quelle curieuse ambiance… Lundi midi, gare Montparnasse, rien n’est ordinaire. Ni la foule (conséquente), ni les bagages (énormes), ni les postures (assis par terre), ni ces masques sur les visages. A peine Edouard Philippe avait-il annoncé le renforcement des mesures de confinement dimanche soir que les réservations grandes lignes ont grimpé. Pas de chance, la SNCF, pour sa part, avait prévu de réduire la voilure, avec 20 % de TGV en moins. Le résultat de ces approches contradictoires se constate sur place. A voir le chargement que la plupart des voyageurs trimballent, il est clair qu’ils ne partent pas pour vingt-quatre heures.
Vade retro coronas, tous aux abris, fuyons la ville, carapatons-nous, partons à la campagne : c'est la tentation qui monte en puissance chez les Français vivant en ville en écho à l'escalade de l'épidémie mais aussi des mesures prises pour l'endiguer. Et la perspective d'un prévisible confinement généralisé l'accentue. Tous ces départs ont un point commun : ils se font dans l'urgence. Comme pour Pauline (1), 26 ans, habitante du XIe arrondissement de Paris, qui a pris dimanche la tangente pour l'Yonne et la maison de campagne de ses parents. «J'avais un entretien d'embauche pour un poste à Barcelone cette semaine, il a été annulé dimanche, alors j'ai rempli une valise, pris mon ordi et des trucs un peu cons, genre du cash et des bijoux, car je me suis dit qu'il y aurait peut-être des cambriolages vu que tout le monde allait qu