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Libération

Contagion chez les politiques

publié le 17 mars 2020 à 21h16

Le séisme sanitaire qui s'aggrave en France provoque de multiples répliques parmi le personnel politique. Après Christian Estrosi lundi, on a appris mardi que Martine Vassal, candidate LR à la succession de Jean-Claude Gaudin à Marseille, avait été testée positive au Covid-19. Mais contrairement au maire de Nice, en quarantaine à son domicile, l'élue marseillaise a été hospitalisée immédiatement. Comme eux, des milliers de candidats, maires et conseillers municipaux sortants sortent de longs mois de campagne électorale, où proximité et exiguïté sont les règles. Le virus progressant, de nombreuses équipes ont annulé les meetings et les réunions publiques dans la dernière ligne droite. Mais comment appliquer strictement les «gestes barrières» quand on est habitué à serrer des mains et donner des accolades à longueur de temps ? Deux membres du gouvernement, Franck Riester et Brune Poirson, ont d'ailleurs été parmi les premiers politiques touchés et placés à l'isolement. Venus de toute la France, en contact permanent avec leurs électeurs et se cotoyant dans les allées du Palais-Bourbon, les députés sont en première ligne de l'épidémie : 18 d'entre eux (sur 577) ont été diagnostiqués positifs. Au moins l'un d'eux a été hospitalisé dans un état grave. En quarantaine à l'hôpital de Clermont-Ferrand, le député PCF André Chassaigne se disait, lui, en bonne forme la semaine dernière : «Le virus a dû s'endormir, bien au chaud dans ma forte carcasse.» Tout comme le patron de LR, Christian Jacob, les parlementaires LR des Bouches-du-Rhône Guy Teissier et Valérie Boyer font partie des élus contaminés, ayant bénéficié de tests rapides à l'heure où il devenait de plus en plus difficile pour le commun des mortels de se faire diagnostiquer.