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Hors Covid-19, l'actu de ce jeudi

Un groupe néonazi interdit en Allemagne, le tsar Poutine et un projet de mariage pour tous en Andorre… Tour d'horizon des autres sujets qui ont fait l'actualité aujourd'hui.
Vladimir Poutine lors de la seconde lecture de la réforme constitutionnelle à la Douma, la chambre basse de la Russie, le 10 mars à Moscou. (Photo Alexey Nikolsky. Sputnik AFP)
publié le 19 mars 2020 à 18h59

Parce qu'heureusement (ou malheureusement) il n'y a pas que le coronavirus dans l'actualité (quoi que…), Libération vous proposera chaque soir une sélection d'infos garanties sans Covid-19.

Le mot

Reichsbürger

(«Citoyens du Reich)

C'est le nom des membres d'un groupuscule hétérogène, mêlant néonazis, nostalgiques du Kaiser, négationnistes et complotistes, que le gouvernement allemand vient d'interdire. Une première dans l'histoire de cette mouvance ; elle intervient quelques semaines après l'attentat raciste de Hanau, alors que le pays connaît une recrudescence des agressions racistes et antisémites. Le nombre de Reichsbürger est estimé à quelque 20 000, dont 1 000 «extrémistes de droite», selon les services de renseignements. Ils ont pour point commun de refuser l'existence de la République fédérale d'Allemagne. Ils ne reconnaissent pas ses institutions et n'obéissent pas à la police. Ils ne paient par exemple pas d'impôts, ni amendes ou cotisations sociales, fabriquent leurs propres papiers d'identité et réinventent les plaques d'immatriculation de leurs véhicules.

Un Reichsbürger a notamment été condamné à la perpétuité pour avoir tué en 2016 un policier venu l'interpeller et saisir des armes. Fin janvier, l'Allemagne avait interdit la branche nationale du groupuscule néonazi «Combat 18», né au Royaume-Uni, et en février, 12 personnes ont été arrêtées, soupçonnées de préparer des attaques contre «des responsables politiques, des demandeurs d'asile et des musulmans».

Un drapeau des Reichsburger, en 2016 en Bavière.

Photo Picture Alliance. DPA

Le chiffre

60 000 tonnes de déchets radioactifs

sont enterrés sur un site près de Moscou, théâtre mercredi du lancement du chantier d'une autoroute à huit voies malgré la mobilisation des riverains et des écologistes. Sur cette colline a fonctionné jusque dans les années 70 une usine qui faisait de l'extraction de thorium, élément radioactif destiné aux réacteurs nucléaires de l'époque. Jouxtant une station de train très fréquentée, ce terrain de la ville de Moscou est situé à moins de 200 mètres de grands immeubles d'habitation, et il est parsemé de zones de radioactivité élevée, selon les écologistes.

Mercredi, des ouvriers équipés d'un excavateur, ainsi que des dizaines de policiers sont arrivés sur les lieux, selon Greenpeace. L'excavateur a creusé le sol et des arbres ont été déracinés, selon le communiqué. Des dizaines de riverains et de militants se sont également rassemblées sur le site. La police leur a demandé de quitter les lieux à l'aide d'un mégaphone. L'étude initiale avait conclu à l'absence de résidus radioactifs mais, fin janvier, le maire de Moscou, Sergueï Sobianine, a admis pour la première fois que la colline en contenait bien. Il a cependant assuré qu'il n'y avait que des «traces de contamination insignifiantes» sur le tracé de l'autoroute, ne devant pas en empêcher selon lui la construction.

Sur le site où doit passer la nouvelle autoroute.

Photo AFP

La phrase

«Je travaille chaque jour, je ne règne pas. Un tsar, c’est celui qui s’assoit, vous regarde de haut et dit : "J’ordonne et ils exécutent" alors que pendant ce temps, il essaie un chapeau et se regarde dans le miroir.»

Vladimir Poutine (Photo AFP)

Ce n’est pas parce qu’il vient de faire passer une réforme constitutionnelle lui permettant de

qu’il faut le traiter de tsar, se défend le président russe dans un entretien à l’agence de presse publique Tass. Interrogé sur son intention ou non de rester au pouvoir après 2024, date de fin de son mandat, Poutine affirme que ce serait aux Russes de décider :

«Le plus important, et c’est une question de principe, c’est l’attitude de la majorité des citoyens de ce pays. C’est une question de confiance.»

«Le tsar a dit qu’il n’est pas un tsar»,

a réagi immédiatement sur Twitter le principal opposant au Kremlin, Alexeï Navalny.

Poutine a lancé en janvier une réforme constitutionnelle qui, grâce à un amendement ajouté à la surprise générale à la dernière minute en mars, lui donnera notamment le droit d'effectuer deux mandats supplémentaires après la fin de l'actuel. L'amendement en question permettra à Vladimir Poutine de remettre à zéro le nombre de ses mandats présidentiels, alors que la loi russe interdit au président d'effectuer plus de deux mandats consécutifs. Menée tambour battant, cette réforme dénoncée par l'opposition doit être adoptée définitivement à l'issue d'un «vote populaire» prévu le 22 avril.

La bonne nouvelle

Le gouvernement de la principauté d'Andorre envisage d'élargir la notion de mariage à tous les couples à l'occasion d'une révision de la loi sur la famille. Ainsi, les dirigeants de ce petit Etat souverain au cœur des Pyrénées se sont donné deux mois avant de porter une future loi en débat, avec l'idée d'éliminer «la différence de traitement entre les mariages de personnes du même sexe et ceux entre personnes de sexe différent dans le code civil pour englober le tout sous la dénomination mariage civil». Outre cette mesure phare, le projet de loi du gouvernement libéral de coalition prévoit de faciliter les procédures de divorce. Depuis 2005, un partenariat civil similaire au Pacs français permettait déjà aux couples gays et lesbiens de se voir garantir un socle minimal de droits.

La (très) mauvaise nouvelle

Durant l'été 2019 torride qu'a connu l'Arctique, le Groenland a perdu 600 milliards de tonnes de glace, suffisant pour provoquer une hausse du niveau de la mer de 2,2 mm en deux mois, selon une étude publiée dans Geophysical Research Letters, la revue de l'Association américaine de géophysique. «Nous savions que l'été dernier avait été particulièrement chaud, provoquant la fonte du moindre coin de banquise. Mais les chiffres sont énormes», s'alarme Isabella Velicogna, responsable de l'étude. Entre 2002 et 2019, le Groenland a fondu de 4 550 milliards de tonnes, soit une moyenne de 268 milliards par an. En deux mois, l'été dernier, il a donc perdu plus de deux fois cette moyenne annuelle.

Les rapiats

Jean-Michel Aulas, président de l'OL, et Jacques-Henri Eyraud, président de l'OM

C'est une info de l'Equipe. Réunis la semaine dernière, les présidents des clubs de Ligue 1 ont trouvé un accord sur une question généralement explosive : la répartition des droits télés du championnat. Avec l'arrivée sur le marché de l'opérateur espagnol Mediapro, ils vont exploser pour la période 2020-2024 : 1,153 milliard d'euros contre 726 millions entre 2016 et 2020. Après soustraction de la taxe Buffet sur les spectacles sportifs (5% pour financer le sport amateur) et le versement d'aides à la Fédération française, 400 millions d'euros supplémentaires vont atterrir dans les caisses de la Ligue de foot professionnel (distribués en fonction de critères de résultats et de notoriété des clubs, ce qui favorise les plus gros d'entre eux).

Les présidents ont topé pour une répartition égalitaire, soit 20 millions pour chacun des vingt clubs de L1. Seuls deux n’étaient pas d’accord et étaient pour une fois raccord : les présidents de l’Olympique lyonnais et de l’Olympique de Marseille. Le premier, Jean-Michel Aulas, s’est abstenu, et le second, Jacques-Henri Eyraud, a voté contre. Les deux auraient préféré un partage inégalitaire, avec plus d’argent pour les «gros» clubs.

Nos articles sur Mediapro, l'opérateur qui a bousculé le marché des droits télés : le boss de Mediapro se rêve en roi du foot français ; Mediapro, champion d'Espagne de foot, version droits télés

Allez on aime quand même bien l’OM. La preuve on vous propose cette petite sucrerie : #àjamaislespremiers