Elle a gardé intact son esprit montagnard. Dans ces moments où chacun a vite tendance, selon son tempérament, à prendre le pire (ou le meilleur) pour unique horizon, Karine Lacombe maintient son équilibre, elle qui, un temps, a multiplié les ascensions à plus de 7 000 mètres. Cheffe de service des maladies infectieuses à Saint-Antoine, on l'a vue sur les plateaux télé répondre, avec sérieux, aux questions les plus répétitives ou les plus apocalyptiques. Quand on la rencontre dans les studios d'Arte, en cette semaine 12 de l'année, celle du 16 au 22 mars, elle donne l'impression d'avoir posé ses crampons. «Je vais passer l'anniversaire de mes 50 ans confinée», nous dit-elle. Puis : «Cela fait plus d'un mois que l'on se prépare. On a changé nos façons de fonctionner, on a essayé différents modèles. On est prêt.»
Karine Lacombe est impressionnante de solidité. Elle vous écoute avec attention, répond avec précision. «Karine ? Elle ne se perd pas dans les détails», dit d'elle le professeur Pierre-Marie Girard à qui elle a succédé à la tête du service. «C'est une chercheuse et une enseignante remarquable. Elle va souvent plus vite que les autres, ce qui peut d'ailleurs les fatiguer.» «Elle est rusée», s'amuse à ajouter la professeure Constance Delaugerre, virologue à Saint-Louis, et son amie. Dans la galaxie des maladies infectieuses, Karine Lacombe fait partie d'une génération un rien sacrifiée par les plus âgés qui ont mené, tambour battant, la