«Il y a extrêmement peu de cas où le droit de retrait est justifié», déclarait le 8 mars, la ministre du Travail Muriel Pénicaud, alors que la crise sanitaire du Covid-19 n'en était qu'à ses balbutiements. Deux semaines plus tard, nombreux sont les salariés, inquiets pour leur santé, qui ont fait le choix de s'éloigner de leurs postes de travail. Ou ont menacé de le faire, face à des mesures de protection jugées insuffisantes. Le dispositif qui affole certaines entreprises permet à un salarié de se protéger lorsqu'il a «raisonnablement le sentiment d'être exposé à une situation présentant un danger grave et imminent». Une sonnette d'alarme, en quelque sorte, dont il appartient aux juges, et non à une ministre, de trancher s'il est bien fondé d'y recourir, et ce pour chaque situation. Mais c'est aussi un révélateur des conditions de travail de tous ceux pour qui le télétravail n'est pas une solution de repli face au risque de contamination. Avec, parfois, à la clé, une amélioration de leur sort. Entre craintes et incompréhension de devoir continuer à travailler, alors que le confinement se durcit, quatre salariés témoignent.
David, 35 ans, facteur (Moirans) : «La direction nous a dit que c’était illégal…»
«Depuis jeudi dernier, j'ai fait valoir mon droit de retrait parce que mon métier est complètement incom