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Libération
Ma vie de confiné

«Dans les studios d’enregistrement, on n'est pas loin du confinement»

Chronique «Ma vie de confiné»dossier
Chaque jour, «Libé» donne la parole à des confinés de tout poil pour raconter leur vie à l’intérieur. Chacun envoie une photo «de dedans». Aujourd'hui, Tom, batteur, qui continue d'enregistrer, presque comme si de rien n'était.
Chez Tom. (DR)
publié le 29 mars 2020 à 9h33

Ce début de printemps devait rimer avec répétitions et enregistrements pour Tom, jeune musicien et batteur de 27 ans. Confiné chez lui, c’est solfège le matin et pratique l’après-midi.

«Dès l’annonce de la fermeture des bars et restaurants, je suis vite allé récupérer mon matériel au studio et de le ramener chez moi. Avec notre groupe Grand Rapid, on était en pleine phase de composition après un Ep sorti il y a tout juste un an. Habituellement, je joue sur une batterie acoustique mais là c’était impossible de la ramener chez moi. Alors je me suis adapté. J’ai installé un kit électronique, un pad, une boîte à rythme et ça me permet de continuer à travailler sur la suite, casque sur les oreilles.

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«Depuis le confinement, je me suis mis à beaucoup écouter Steve Reich, Ennio Morricone ou encore Pierre Henry. J’essaie d’enregistrer deux ou trois pistes par jour et je les envoie aux membres du groupe. Le soir, je me détends en regardant des films ou en jouant aux jeux vidéo. J’essaie de sortir le moins possible, mais ça me manque un peu de flâner. Alors le soir à 18 heures, on se fait des apéros par Skype avec les potes. On se raconte nos vies et surtout pas mal de conneries. C’est un peu stressant d’être obligé de rester chez soi, il faut être en paix avec soi-même. Je vis avec ma copine et on s’est bien organisé. On se connaît bien, on sait lorsqu’on a besoin d’être chacun de notre côté.

«Je me suis fait un vrai programme : je me suis remis à faire du solfège le matin avec des lectures et des dictées rythmiques. Mon objectif pour cette période de confinement, c’est de m’améliorer. Avoir un but aide à trouver un sens à l’enfermement. Je fais aussi le tri dans mes fringues, je réorganise les placards, on s’occupe de l’appartement. Pour l’instant, être enfermé ne me fait pas trop flipper. J’ai travaillé dans des studios d’enregistrement et parfois on n’est pas loin du confinement…»