Par ces temps confinés et avec l’arrivée du printemps, Cécile, 34 ans, et son conjoint s’étaient motivés pour lancer quelques travaux dans leur maison. Jusqu’à ce que… dans la cave, ils tombent sur un os.
«On a acheté cette maison il y a un an. Elle est un peu vieille, avec pas mal de pièces à retaper. On a laissé un peu traîner. Faut dire que je suis tombée enceinte assez vite. Bref, ce confinement, c’était l’occasion parfaite de s’y mettre pour de bon. Plein d’ambitions, mon conjoint Mika descend à la cave pour se construire un établi. Il commence à aplanir le sol en terre battue… Et là, il tombe sur un os. Il m’appelle. Comme je suis un peu flipette, il me rassure en disant que c’est un os de chien ou de chat, que les gens enterrent souvent leur animal dans la cave. Je repars bosser, moitié rassurée. Mais assez vite, je tique. Plus un bruit dans la maison. Je m’avance. Il avait fermé la porte de la cave. Je tends l’oreille. Et je l’entends au téléphone avec un copain, en train de dire : "Euh là, je viens de trouver un squelette sous mes pieds. Sûr, c’est un humain. Je fais quoi." Ben t’appelles la police… Je revois la scène : il était là, entouré de tous ces petits os, une dent à la main en chuchotant au téléphone. Avec une tête de gamin jouant à l’archéologue.
«La police arrive, un peu suspicieuse forcément. Deux agents d’abord, puis deux autres en renfort pour procéder à une micro-expertise… C’est bien un squelette d’humain. Branle-bas de combat : le procureur est alerté, un médecin légiste rapplique le lendemain matin. Autant dire qu’on a totalement foiré notre confinement. Ils étaient six à défiler dans la maison, notre bébé de 6 mois était trop content de voir enfin du monde. Ils ont fait des allées et venues avec un sac en kraft pour prendre les os et les envoyer dans un laboratoire à Marseille. Maintenant, on a des rubalises dans la maison. Nous voilà confinés et sous scellés.
«J’ai décidé de l’appeler Daniel. Ça l’humanise. C’est une façon aussi de dédramatiser, parce que bon, l’idée d’avoir un cadavre dans sa cave… Les policiers ont l’air de penser que c’est un squelette très ancien, peut-être un moine. On a appris ça aussi avec ce confinement : on est sur un ancien monastère. Ça m’arrangerait que Daniel soit un moine du Moyen Age… La nuit, je me fais des films. Parce que les os, ils étaient juste en bas de l’escalier. Imaginez que Daniel soit tombé à la renverse et que personne ne l’ait jamais retrouvé ! Je ne veux pas y penser. Nos potes disent que notre histoire de confinement, c’est mieux que Netflix. Voilà comment on est passé de trois à quatre confinés dans cette maison.»