«D'ici une semaine je serai à sec, incapable de payer mes courses et mon loyer. J'ai peur de crever de faim.» A l'autre bout du fil, la voix de Julia est fébrile. Cette travailleuse du sexe (TDS) de 46 ans a stoppé son activité professionnelle habituelle depuis plusieurs semaines, avant même le début du confinement.
Avec la progression de l'épidémie de Covid-19, elle craignait surtout pour sa santé. «Je suis séropositive [sous traitement donc indétectable, ndlr] et j'avais peur de tomber malade, nous confie celle qui reçoit habituellement ses clients dans son appartement parisien. C'était un trop grand risque à prendre. Je ne veux pas mourir.»
Des témoignages comme celui-ci, le Strass (Syndicat du travail sexuel) en reçoit beaucoup chaque jour. «D'un point de vue sanitaire, il faudrait évidemment s'arrêter de travailler, reconnaît sa porte-parole Anaïs de Lenclos. Mais pour beaucoup de TDS c'est soit retourner bosser, soit crever de faim.»
«On s’est réveillé dans un cauchemar»
«On s'est réveillé dans un cauchemar, abonde la présidente de l'association Acceptess-T Giovanna Rincon. On n'a pas les moyens financiers ou logistiques de faire face aux recommandations du gouvernement. De quoi vont vivre les travailleuses du sexe ? D