«Je travaille, enfin je travaillais, pour un grand magasin parisien au département achat. Depuis une réorganisation au sein de l’entreprise, j’avais de plus en plus mal au ventre et une immense difficulté à me lever. Deux jours avant l’annonce officielle du confinement, je me suis enfermée chez moi. Comme si j’avais hâte. Au départ, j’étais un peu angoissée : est-ce que j’allais devoir télétravailler ? Poser des congés ? Mais on m’a mise au chômage partiel et depuis, je vis ma meilleure vie !
«Ce confinement est bien moins compliqué pour moi que pour d’autres, j’ai une situation hyper favorisée, bien au chaud dans mon petit studio. Et puis j’avais vraiment envie de me couper des gens, de me recentrer sur moi-même et sur ce que je voulais faire. Je suis quelqu’un d’assez solitaire, je ne m’ennuie jamais toute seule. Le matin, depuis qu’il y a moins de circulation, quand je me réveille et que je prends mon petit déjeuner tranquillou, je peux même entendre les oiseaux. J’ai l’impression d’être en vacances chez mes parents en Normandie… mais en version relaxante.
«Les journées passent plutôt vite, je suis mes envies sans pour autant me laisser aller. J’adore cuisiner et pour une fois, j’ai le temps. Je fais aussi de la couture, du rangement, je lis… Et puis avec Internet, tout est possible. Je me suis acheté un vidéoprojecteur, je regarde plein de films. Il y a aussi l’Opéra de Paris qui diffuse gratuitement ses spectacles. C’est une occasion en or pour moi qui souffre souvent d’un complexe d’infériorité.»