Par mail, reçu ce 24 mars. En post-scriptum, Olivier Barrot écrit : «Sinon, la tuile… Je me trouve à bord du Zaandam. Nous avons quitté Buenos Aires le 7 mars, croisière pour laquelle j'animais des conférences littéraires liées à l'itinéraire qui aurait dû être le nôtre : Argentine, Uruguay, Patagonie, cap Horn, détroit de Magellan, Valparaiso… Là-dessus, virus. Fermetures des frontières, interdits de débarquer, même d'accoster.»
La moyenne d'âge des 1 400 passagers dont une centaine de Français, n'est pas des plus juvéniles. Des malades à bord en mal de médicaments, idem parmi les 400 membres d'équipage. Le mail suivant précise : «On nous dit "états grippaux", d'où confinement général dans nos cabines depuis deux jours. Internet hoquette, je rassure mes proches, intériorisation souhaitable !»
Olivier Barrot est ce critique littéraire, vu à la télé jusqu'en 2018, sur France 3, «courriériste quotidien des livres», 6 000 émissions au compteur qu'il incarne avec Un livre, un jour et Un livre toujours. Bernard Pivot le qualifie de «Wikipédia sur pattes». De lui, on tient de l'historien Pascal Ory : «C'est le plus grand lecteur que je connaisse. Sa culture est époustouflante. Chez lui, il y a une sorte d'élégance morale et sensuelle. Le magazine Senso qu'il a cofondé était bien à son image. C'est un homme du gai savoir, extrêmement observateur, romantique, il me fait penser au personnage de la Chartreuse de Parme, Fabrice de