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OM Sweet OM

Pas de vestiaire pour les supporteurs de l'OM

Banderoles de soutien aux soignants, cagnottes, anciens matchs en replay… Les olympiens tentent d'occuper cette période sans matchs.
Devant l’entrée de l’IHU, à Marseille. (YOHANNE LAMOULERE/Photo Photo Yohanne Lamoulère. Tendance floue pour Libération)
par Stéphanie Harounyan, correspondante à Marseille
publié le 31 mars 2020 à 12h22

La banderole, version plutôt longue, est apparue jeudi dernier au petit matin devant l'entrée de l'IHU. «Marseille et le monde avec le Pr Raoult !!!» Signé : une tête de bouledogue vénère, comprendre les South Winners 87. Au chômage technique depuis la suspension des matchs, le groupe de supporteurs du virage sud a repris du service par tifo interposé le temps d'un hommage au controversé directeur de l'Institut hospitalo universitaire: «Malgré l'adversité et les réticences de certains […], il réaffirme son point de vue sur l'efficacité de son traitement, […] s'inscrivant ainsi, en quelque sorte, dans la devise de l'OM, "droit au but", face à l'urgence de la situation», décrypte le groupe dans un communiqué publié dans la foulée. Allez Raoult, donc.

Collecte chez les MTP

Allez aussi les «services hospitaliers», gratifiés eux aussi d'une autre banderole un peu plus loin dans la ville, tout comme «les pompiers», «les ripeurs» (les éboueurs) et autres travailleurs actuellement au front. «Respect du confinement», scandent encore dans leur texte les Winners qui – fait rarissime – ont fermé jusqu'à nouvel ordre leur QG de la Belle de Mai. Fermé aussi, le local de MTP (Marseille trop puissant, virage nord). Le groupe raconte sur son site internet qu'il était en pleine préparation du tifo pour le clasico OM-PSG, prévu le 22 mars, lorsque la nouvelle du confinement est tombée. Au vestiaire les banderoles : le MTP lance plutôt une collecte de fonds pour les personnels soignants, qui dépassait dimanche soir les 2 000 euros. La classe en bleu et blanc.

Quand il ne mouille pas le maillot solidaire, l'olympien, pro ou fan, continue à jouer au ballon dans sa tête. Il donne des nouvelles sur les réseaux, où l'on croise, sans transition, le chroniqueur René Malleville jouant de la flûte ou Cantona louant Didier Raoult en plein repas. Il souhaite joyeux anniversaire à Steve Mandanda (c'était le 28 mars) et à Dimitri Payet (le 30). Il révise ses classiques, en visionnant d'anciens matchs mythiques (proposés notamment sur les réseaux sociaux de l'OM). Ou stimule ses neurones, en décortiquant des statistiques sur la saison interrompue ou en constituant son 11 de rêve, version locale ou internationale. Il pense à l'après, aussi. Inquiet : dans quel état financier le club olympien sortira-t-il du confinement, si Canal +, faute de match, ne lui reverse pas les droits de diffusion ? Et d'ailleurs, la reprise du championnat, mai ou septembre ? Est-ce que quelqu'un pourrait siffler la fin du huis-clos ?