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Gestion de la crise : Mélenchon ne prend plus de gants

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Fini l’union nationale. Depuis quelques jours, le leader de La France insoumise, qui dit avoir anticipé une telle situation sanitaire en 2017, ne retient plus ses coups contre le Président et prépare l’après. Il fait de la sortie du confinement l’un de ses angles d’attaque.
Jean-Luc Mélenchon à l’hôtel de Matignon le 12 mars, pour une réunion de crise sur le coronavirus. (Photo Eric Tschaen. RÉA)
publié le 1er avril 2020 à 19h41

L'histoire se répète : le pays va mal et Jean-Luc Mélenchon grimpe sur son cheval blanc pour sauver la patrie. L'insoumis avait déjà fait le coup lors de l'affaire Benalla, la crise des gilets jaunes ou plus récemment lors du mouvement de grèves contre la réforme des retraites. Le député des Bouches-du-Rhône n'est plus porté par son dernier score à la présidentielle. Il compte très peu de victoires dans sa besace. Pas simple de lutter contre le rouleau compresseur de La République en marche au Palais-Bourbon. Mais il tente. A chaque fois, il se dit que c'est la bonne. Aujourd'hui, c'est «différent», soufflent les siens dès qu'une partie débute.

Afin de convaincre, Jean-Luc Mélenchon déroule ses arguments : il a déterré un discours qu'il a prononcé en avril 2017 lors de la dernière campagne présidentielle. On l'entend dire : «Nous sommes menacés d'un véritable krach sanitaire. Il résulterait de trois facteurs : le premier, ce sont des défis sanitaires totalement nouveaux, le second c'est un appareil de soins, un ensemble de moyens de soins, qui est en voie de dislocation, et le troisième, le plus grave, c'est ce qu'il y a dans la tête des décideurs. […] Cette vision de la santé nous rend incapable de répondre à ce que nous voyons se lever devant nous. D'abord, le déchaînement de nouvelles épidémies.» Un devin. Et il veut que la planète entière le sache : la vidéo de l'extrait tourne en boucle sur tous ses réseaux. Un député de gauche applaudit, puis se marre