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Libération
Reportage

A Marseille, le dépistage au bout de la file

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A Marseille, où l'IHU pratique le dépistage généralisé du Covid-19, des centaines de personnes font la queue chaque jour pour passer le test. «Libé Marseille» compris.
Devant l'Institut hospitalo-universitaire de Marseille, le 23 mars. (OLIVIER MONGE/Photo Olivier Monge. Myop pour Libération)
par Stéphanie Harounyan, correspondante à Marseille
publié le 2 avril 2020 à 10h49

10 heures

Je n'avais pas envie d'y aller. Je viens pourtant de prendre la dernière place dans la longue queue qui s'étire devant l'hôpital de la Timone. «Tu as de la chance», souffle au téléphone une consœur parisienne. Et c'est vrai : à Marseille, prenant à contre-pied la stratégie nationale, le professeur Raoult et son équipe de l'Institut hospitalo-universitaire (IHU) l'ont décrété noir sur blanc, dans un communiqué largement diffusé depuis dimanche dernier : le dépistage du Covid-19 appartient à tout le monde. Aux soignants et aux malades avant tout, mais aussi à leurs proches, aux inquiets confrontés à un symptôme pas encore assez franc, mais aussi aux travailleurs, potentiels porteurs sains, qui craignent par leur activité de propager le virus. Je me range dans la dernière catégorie.

Comme beaucoup, des symptômes, je m'en trouve chaque matin au réveil, usant mon thermomètre jusqu'à la corde… Circonstance aggravante : comme la plupart de mes confrères journalistes, j'ai couvert la campagne des municipales, passant mes journées au milieu des bains de foule, collant aux basques des politiques locaux dont plusieurs se sont avérés positifs au virus du Covid-19. Alors pourquoi pas nous, qui continuons pourtant à sortir en reportage, sans savoir si, à travers nous, le problème se répand ? La semaine dernière, j'ai fait